Histoire
Une BELLE HISTOIRE
Le premier siècle avant JC et l’époque romaine
Depuis la découverte de pièces de monnaie et de tuiles, expertisées par le Musée Dauphinois, on détient la preuve formelle d’une occupation allobroge remontant au premier siècle avant JC et d’une occupation romaine dès les premiers siècles de notre ère à Jarrie.
Le Moyen Age et les débuts de la féodalité
Les habitants du plateau se regroupent, sans doute au X° siècle, autour de l’église Saint-Etienne qui devint le pôle central de la communauté, tandis que certains envahisseurs se sédentarisent, se christianisent et fondent le hameau des Chaberts.
A côté de l’église apparaît un nouveau pouvoir, celui du Seigneur. A Jarrie on aurait édifié, (cela reste une hypothèse), une motte castrale sur le Rampeau, base d’un bâtiment défensif qui aurait pu appartenir à un seigneur de Jarria dont on trouve la trace dans un texte postérieur au Xe siècle.
Le tournant de l’an Mil et l’essor de Jarrie
Jarrie bénéficie dès les XI, XII et XIIIe siècles d’un essor démographique et d’un trafic commercial favorisés par les importantes foires de Grenoble, Gap, Briançon et La Mure. Une nouvelle population s’installe et l’Eglise réaffirme son influence. L’ordre des Templiers se fixe à proximité de Jarrie, au-dessus d’Echirolles, établit une commanderie pour surveiller les routes et construit sur le plateau une grosse maison que l’on appellera par la suite «Châteauneuf». Les Templiers défrichent à Jarrie de nombreuses terres incultes, et exploitent sans doute le lac.
Les crises des XIVe et XVe siècle
De cette époque date (guerre de cent ans, peste noire…) l’édification de la maison Jouvin (qui porte à cette époque le nom de «tour d’Avalon»), du château de Bon Repos et peut-être de celui des Simianes.
L’époque classique (XVIe et XVIIe siècles)
Les guerres de religion embrasent tout le pays et particulièrement le Dauphiné. Emmenés par Lesdiguières, chef Huguenot qui abjurera ensuite pour accéder au titre de Connétable, les protestants cherchent à négocier la paix et parlementent avec une délégation du conseil consulaire à laquelle participe Louis Armuet, propriétaire du château de Bon Repos. Mais Henri III refuse les conditions des Huguenots : c’est l’échec de ce que l’on a appelé les «accords de Jarrie», entraînant de violents affrontements sur le plateau en 1587 au cours desquels les troupes protestantes sont sévèrement décimées. Par la suite Lesdiguières, dans sa marche sur Grenoble en 1590, traversera Jarrie et pillera la commanderie d’Echirolles. L’Edit de Nantes ramènera en 1598 le calme dans le Dauphiné et à Jarrie.
La réorganisation du territoire de Jarrie au XVIIe siècle
Sous le règne de Louis XIII, le territoire de Jarrie est structuré en trois paroisses : celle de Saint-Etienne, de Notre-Dame de Jarrie et de Saint-Jacques d’Echirolles. Sous Louis XIV, la terre jarroise est amputée de la communauté d’Isabeau Marnais sur ordre du Sieur Champigny, intendant du Dauphiné. Un curieux mode d’administration s’instaure puisque cette communauté séparée peut encore jouir des pâturages communs et de l’étang de Jarrie.
La Révolution
Les Jarrois désignent le député Charles Renauldon, popriétaire du Château de Saint-Jacques à Echirolles et futur maire de Grenoble, pour les représenter à l’Assemblée de Vizille le 21 juillet 1788, préfigurant les états-généraux de mai 1789 à Paris. Durant la période troublée qui suit, marquée par certains pillages de châteaux, les domaines seigneuriaux de Jarrie paraissent avoir été épargnés.
Le XIXe siècle, l’essor démographique et les premières industries
Jarrie attire une population nouvelle composée de paysans et de riches bourgeois grenoblois qui trouvent la commune agréable. Avec la création du tronçon de chemin de fer Grenoble-Veynes et l’inauguration de la gare de Jarrie en 1878, les industries (moulins, plâtrières et scieries) sont confortées.
La première guerre mondiale favorise la naissance du pôle chimique
Durant la première guerre, la gare devient le pôle d’activité principal de Jarrie, par lequel transitent les obus, le bois et le foin. La France veut riposter aux attaques chimiques des Allemands mais les principales usines chimiques nationales sont trop près du front. On préfère donc les installer à l’abri des montagnes, à Basse-Jarrie. Une première usine de chlore, la SECEMAEU, puis RSA voient le jour.
En septembre 1939, 117 salariés des usines chimiques de Jarrie partent au front. Vingt seulement en reviendront. Durant les années d’occupation, les usines chimiques font de la résistance passive, parvenant à obtenir le retour de certains prisonniers. L’un des ingénieurs, chef d’un noyau de résistants, organise des sabotages systématiques pour que la production baisse. Les coups de mains des maquisards se multiplient, tandis que l’occupant s’installe dans la maison Jouvin. Juste avant la libération, les troupes allemandes se livrent à des représailles, incendiant la scierie Pillet et fusillant un salarié.
Depuis la guerre
Depuis la seconde guerre mondiale, le visage de Jarrie a fortement évolué. La commune est passée de moins de 2000 habitants à presque 4000 Jarrois en 30 ans. Les différents maires qui se sont succédé ont accompagné cette évolution en créant de nombreux services aux habitants :
Pierre Pillet : le stade qui porte aujourd’hui son nom, création d’une école à Haute Jarrie et à Basse Jarrie.
Yvette Virot achète le château de Bon Repos, fait construire les Terrasses et les Auriards, inaugure la première salle polyvalente de la commune (Malraux).
Roger Bayle : autorise la construction de la Croix de la Vue, les Simianes, le domaine de l’Enclos, les Plâtrières, les Envers. Fait classer l’étang comme réserve naturelle. Inaugure le collège. Engage la commune dans un projet de création d’une piscine municipale .
Anne Le Gloan : installe la mairie dans ses locaux actuels ainsi que les pompiers dans leur nouvelle caserne créée une bibliothèque municipale, municipalise la halte-garderie et le musée de la chimie.